놈놈놈 – The Good, The Bad and The Weird
Depuis qu’elle a vu 놈놈놈 (contraction de 좋은 놈, 나쁜 놈, 이상한 놈 que l’on a traduit en français par Le Bon, La Brute et le Cinglé) hier, Madame Choi essaye tant bien que mal de se remettre de ses émotions en se passant la B.O. en boucle. Oui, le film est à ce point jubilatoire et en plus du trio charismatique que forment Lee Byung-hun (A Bittersweet Life), Song Kang-ho (Memories of Murder, The Host) et Jung Woo-sung (Musa), je rajoute sans hésiter comme quatrième protagoniste la musique qui, à elle-seule, « fait » le film (ou du moins, les scènes d’action, qui composent 99,9% du film donc cela revient au même). Je pense bien entendu au génial morceau de Santa Esmeralda remixé par Tarantino pour sa tueuse en jogging jaune poussin, Don’t Let Me Be Misunderstood, et qui rendait déjà la bande-annonce si alléchante :
Découvrez Santa Esmeralda!
Bon, maintenant que nous avons la musique, si nous rajoutions quelques images pour nous mettre dans l’ambiance ? (Du eye-candy spécial dédicace à Odile !)
Esthétiquement parlant, on peut difficilement reprocher au film de ne pas avoir « de la gueule ». Ce qu’on peut lui reprocher en revanche, c’est peut-être son scénario un peu léger (mais les westerns ne souffrent-ils pas tous du même mal ?!) : dans la Mandchourie des années 30 où se côtoient Russes, Chinois et Chosun nomes (« homme de Choson », le nom de la Corée à l’époque) un brigand travaillant à son compte tombe par hasard sur une carte (au trésor ?) qu’un tueur à gages va chercher à récupérer par tous les moyens. Le chasseur de prime, lui, aimerait bien les capturer tous les deux pour empocher la récompense. Ajoutez à cela un gang de mad maxiens et une armée japonaise déchainée et vous avez là tous les ingrédients d’un western non pas spaghetti mais kimchi. Et oui, il n’y a pas que dans l’ouest américain que l'on sait manier le révolver et monter à cheval.
Si le gentil est gentil (mais un peu motivé par l’argent quand même, soyons honnête), le méchant est très méchant jusqu’au bout de ses dix neuf doigts (mais il beau donc il nous plait bien quand même), et le cinglé est un peu au milieu, un peu gentil, un peu égoïste mais qui a du cœur quand même (non, ce n’est pas un contresens), un peu chanceux et balourd à la fois. Bref, c’est sans doute le personnage le plus intéressant et le plus « creusé » des trois, superbement interprété par Song Kang-ho.
Le tournage de ce blockbuster annoncé fut un défi à la hauteur de son budget (17 millions de dollars – pas le plus gros budget de l’histoire du cinéma coréen, mais pas loin), avec quelques 400 personnes impliquées dans cette méga-production, un pari aussi risqué que les cascades des acteurs qui ont insisté pour les tourner eux-mêmes (et un bras cassé pour Jung Woo-sung, un !). Tourné dans des conditions parfois extrêmes (le désert chinois où vent et poussière forment un couple redoutable), le résultat n’en est que plus époustouflant et on ne peut s’empêcher d’imaginer toute la logistique derrière l’une des plus grandes scènes de poursuite jamais vu dans un western. L’ambition de Kim Jee-woon, le réalisateur, transparait dans chaque scène, à chaque plan. Ressusciter un genre dépassé à l’aide des nouvelles techniques aujourd’hui à disposition : un pari audacieux, et gagné semble-t-il, au vu de l’accueil que le film a reçu à Cannes où il fut applaudit par un public debout s’il-vous-plait. Oui, on en redemande ! (Bon, en attendant la sortie du DVD, je vais aller me remettre la bande-annonce, moi) :
The Good, The Bad and The Weird
Titre coréen : 좋은 놈, 나쁜 놈, 이상한 놈
Un film de Kim Jee-woon
avec Lee Byung-hun, Song Kang-ho et Jung Woo-sung
Date de sortie (Corée) : 17/07/2008
Date de sortie (France) : 10/12/2008
PS : Le film est ici interdit aux moins de 15 ans mais j'aurais dit plutôt -18 parce que la violence, même si elle est plus suggérée que montrée, reste assez brute. (Enfin, ce n'est que mon avis.)