Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Madame Choi

1 août 2016

Août le caniculaire

Si en France, on passe l'hiver "au lit ou auprès du feu" et l'été, "au soleil et au jeu", en Corée, on passe l'été enfermé dans un espace climatisé. De jour comme de nuit. Donc comme il fait bien trop chaud pour écrire quoi que ce soit, voici, sans plus tarder, le calendrier du mois.

201608

201608

Publicité
Publicité
1 juillet 2016

Soseo et Daeseo, les deux facettes d’une même fournaise

Soseo et Daeseo, les deux segments du mois de juillet, correspondent chacun à une position bien précise du soleil sur la sphère céleste (je n’entrerai pas dans les détails des coordonnées écliptiques en question qui dépassent mon entendement de toute notion astronomique). Les proverbes de saison font invariablement allusion aux préoccupations agricoles de nos ancêtres, bien conscients des délais qu’impose Mère Nature pour faire prospérer les cultures.

소서가 넘으면 새 각시도 모심는다

Passé Soseo, même les jeunes épouses repiquent le riz.

En effet, le repiquage du riz aurait dû être terminé avant Soseo, le 11ème segment de l’année. Si ce n’est pas le cas, on est bien obligé de faire travailler la belle-fille fraîchement mariée, même si on préférerait la ménager.

대서의 더위에 염소뿔도 녹는다

La chaleur de Daeseo fait fondre jusqu’aux cornes des chèvres.

Un proverbe dont l’image, à mon humble avis, se suffit à elle-même.

201607

201607

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

1 juin 2016

La Corée du Sud, une jeune démocratie

Juin est en Corée l'occasion de sortir le drapeau national en souvenir des tristes événements qui jalonnent l'histoire contemporaine du pays. Il y a tout d'abord le jour marquant le début de la guerre de Corée, survenue à l'aube du 25 juin 1950, le Memorial Day coréen du 6 juin, célébré pour la première fois en 1956 en mémoire des soldats morts au service de la patrie. Il y a également le Mouvement Démocratique de Juin, beaucoup plus récent puisqu'il a eu lieu en 1987, un an avant les Jeux Olympiques de Séoul, sous le régime militaire du général Chun Doo-hwan.

Alors, que s'est-il exactement passé, le 10 juin 1987 en Corée ? Deux mois plus tôt, le 13 avril 1987, Chun avait prononcé un discours dans lequel il annonçait que le prochain président de la Corée du Sud serait non pas élu mais choisi parmi ses fidèles sympathisants. S'en suivirent des manifestations organisées par les partisans pro-démocratie qui aboutirent, le 10 juin, à la démission de Chun à la tête du Parti Justice Démocratique en faveur de Roh Tae-woo. Ce dernier devint par la suite (en décembre de cette même année) le premier président sud-coréen à avoir été élu au suffrage universel.

Comme quoi, la rue a du pouvoir.

Sources :

https://en.wikipedia.org/wiki/June_Democratic_Uprising
https://en.wikipedia.org/wiki/Roh_Tae-woo
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chun_Doo-hwan

201606201606

1 mai 2016

Happy Birthday to me, you, us… !

Savez-vous combien de pays consacrent aux jeunes atteignant leur majorité un jour officiel dans leur calendrier ? À ma connaissance, deux : le Japon et la Corée. Si au Japon, le Coming-of-Age Day se fête le deuxième lundi du mois de Janvier pour toutes celles et ceux qui viennent de souffler 20 bougies, ce même jour est célébré le troisième lundi du mois de mai en Corée. (Je l'intitule Journée des jeunes adultes, faute de mieux.) Notez l'autre différence : en Corée, on devient majeur à 19 ans.

Autres raisons de sortir les bougies ce mois-ci : l'anniversaire de Madame Choi, l'anniversaire de Petit Choi, les 10 ans du blog (ces deux derniers en revanche, ne sont pas encore majeurs), et cette année, nos noces d'étain (une autre histoire) ! Je suis à bout de souffle...

201605

201605

11 avril 2016

Avril printanier

Bon. Ce poisson d'avril a assez duré. Voici le calendrier que, cela dit en pensant, personne ne m'a réclamé ! J'y tiens néanmoins car cela me permet de me replonger un peu dans l'histoire de la Corée qui a été pour le moins mouvementée au siècle dernier. Peut-être que l'équation printemps = soulèvement n'est pas complètement erronée...

201604201604

Publicité
Publicité
1 mars 2016

Commémorations de Mars

Le mois de mars débute toujours par le jour férié de la commémoration du mouvement du 1er mars 1919, dont j'ai déjà parlé. Mais mars recèle une autre date historique, bien que moins célébrée (le jour n'est pas chômé) : celle du 15 mars 1960, date à laquelle eurent lieu de violentes protestations étudiantes à Masan, ville portuaire au sud de la péninsule, suite aux élections vice-présidentielles tronquées.

Le décès du jeune Kim Ju-Yeol, dont l'image de la dépouille fut largement diffusée par les médias de l'époque, contribua au réveil de la conscience nationale confrontée de plein fouet à l'ampleur d'une corruption politique brutale et sans pitié. Cet événement fut l'étincelle de la « révolution d'avril » qui mit un terme au régime autocratique de Syngman Rhee.

 

201603Moyenne

201603

 

 

 

Enregistrer

4 février 2016

Février le discourtois

J'avais pourtant tenu le coup tout l'hiver, résistant vaillamment aux vagues de grand froid qui ont visité la péninsule ces dernières semaines. Et voilà qu'à quelques jours du nouvel an, je cède enfin au gros rhume qui n'attendait qu'un moment d'inattention pour venir se nicher dans mes sinus. Je me console en pensant au festin de Seollal qui nous attend la semaine prochaine, aux chocolats qu'on va pouvoir s'échanger à la Saint-Valentin, et surtout, aux Oscars qu'on va pouvoir regarder lundi 29 au matin (décalage horaire oblige), parce qu'on sera alors en VACANCES !

En attendant, le p'tit calendrier du mois de février qui, entre tous les mois le plus court, serait le moins courtois... (Allez savoir pourquoi.)

201602201602

 

Enregistrer

30 janvier 2016

Mimétisme, quand tu nous tiens !

When in Rome, do as the Romans do dit le fameux adage. Alors peut-être que ça marche à Rome. Mais en Corée, on aura beau s'appliquer à suivre à la lettre les mœurs du pays, notre faciès non-asiatique nous empêchera toujours d'être considéré comme autre chose qu'un étranger. Malgré cela, toute exposition à une culture étrangère pendant une période significative aura quelques effets (désirables ou non) sur l'intrus, qu'il le veuille ou non.

Cette année donc, je fêterai mes 10 ans en Corée. 10 ans, ça passe vite en fin de compte. Et durant tout ce temps passé loin de chez soi, inconsciemment, on se transforme. On prend des habitudes « locales ». On développe des réflexes bizarres et un étrange accent. De retour au bercail, gare au choc culturel inversé ! Il est difficile, au bout de toutes ces années, de se rappeler ce qui nous frappait au début de notre séjour, ce qui nous paraissait totalement incongru ou complètement surnaturel. Preuve d'une assimilation réussie ? Quoi qu'il en soit, j'ai voulu faire ici un petit inventaire (non exhaustif) de ces manies que l'on risque de contracter au cours d'un looooonnnnng séjour au pays du matin clair.

  1. Au moment de quitter le restaurant, vous scannez le mur à la recherche d'un miroir, histoire de vous regarder les dents.
  2. Vous serrez la main de quelqu'un à deux mains (en rajoutant souvent un profond hochement de tête.)
  3. Il n'y a ni sel ni poivre à table.
  4. Quand vous montez en bus, votre premier réflexe est de vous accrocher à quelque chose, quelqu'un, n'importe quoi.
  5. Vous ne pouvez plus attendre que les portes de l'ascenseur se ferment toutes seules ; il vous faut appuyer sur le bouton ►◄.
  6. Vos chaussures de ville sont... des baskets.
  7. Les voyages prolongés à l'étranger éveillent en vous de curieuses envies de ragoût de Kimchi.
  8. À la plage, vous portez un t-shirt par-dessus votre maillot de bain.
  9. Vous êtes l'heureux propriétaire d'une robuste paire de ciseaux de cuisine. Elle vous sert notamment à découper la viande.
  10. Vos chaussettes n'ont pas de trou.

Capture_du_2016_01_30_10_48_45

J'ai voulu limité la liste à 10 constats, mais il va de soi qu'au bout de 10 ans en Corée, vous savez marchander comme une ajuma, vous maîtrisez l'art des baguettes, vous connaissez par cœur quelques tubes de kpop (que vous chantez à tue-tête au noraebang) et l'usage d'enveloppes timbrées pour obtenir des documents administratifs vous parait complètement désuet. Très 20ème siècle en somme. En revanche, vous ne crachez toujours pas par terre car peu importe le nombre d'années sur place, vous trouvez cela toujours aussi répugnant.

Et vous ? Avez-vous constaté quelques changements dans votre comportement depuis que vous êtes ici ? Avez-vous contracté des habitudes typiquement coréennes ? Lesquelles ? Est-ce grave, docteur ?

 

 

3 janvier 2016

Le devoir de l'hiver...

Avez-vous passé de bonnes fêtes ? Un réveillon ensoleillé peut-être ? Exceptionnellement doux ? Pluvieux au lieu d'être enneigé ? Ce fut le cas en Corée, où seule la neige artificielle peut à ce jour satisfaire les envies de glissades des enfants. Mais n'ayez crainte : l'hiver est loin d'être fini. Un dicton français nous le rappelle : Si l'hiver ne fait son devoir en mois de décembre ou de janvier, au plus tard il se fera voir dès le deuxième février.

Mais laissons de côté cette météo lunatique. Pour démarrer cette nouvelle année avec un billet relativement utile, je vous propose de renouer avec une « tradition » qui date de 2008 et qui n'a malheureusement duré qu'une seule année. Certains fidèles lecteurs de la première heure se souviendront peut-être des calendriers mensuels que j'avais alors édités et qui reflétaient les jours fériés coréens, ainsi que les 24 segments et autres festivités frivoles que sont les xxx day. Puisque 2016 marquera les 10 ans d'existence de ce blog (le temps passe...), je pense qu'il est de mon devoir de vous rappeler cet anniversaire de la plus haute importance par le biais d'un décompte mensuel. Et quoi de mieux pour ce faire qu'un calendrier ?!

J'en profite aussi pour vous souhaiter une année 2016 remplie de fantaisie, à l'image du climat de notre planète !

201601201601

 

 

 

Enregistrer

Enregistrer

29 novembre 2015

Histoire de Corée : les manuels de la discorde

Il y a quelque temps, j'accusais le Japon de vouloir réécrire son histoire en vue d'embellir son rôle sur la scène mondiale. Aujourd'hui, c'est la Corée qui mérite le bonnet d'âne pour vouloir à son tour faire de son histoire officielle un outil de propagande. À l'heure actuelle, huit éditeurs indépendants publient les manuels d'histoire pour les collégiens et lycéens du pays. Tous ces manuels ont par ailleurs reçus l'approbation du Ministère de l'Éducation. (Source : http://www.nytimes.com/2015/11/13/opinion/south-koreas-textbook-whitewash.html?_r=0)

Le gouvernement de Park Geun-hye estimant que 7 de ces 8 livres sont plutôt indulgents vis-à-vis de l'idéologie nord-coréenne et trop critiques de la société coréenne contemporaine, a récemment décidé de faire appel à près d'une cinquantaine de professeurs d'histoire afin qu'ils pondent un texte officiel pour remplacer les actuels manuels dès 2017. La voix des opposants n'a pas tardé à se faire entendre. Les arguments invoqués font référence aux valeurs démocratiques qui seront bafouées si les élèves sont privés de points de vue variés, voire divergents, sur les questions historiques. Le parti Saenuri au pouvoir s'en défend, bien entendu, affirmant que ces nouveaux livres seront « justes, amusants, et faciles à lire ».

Si cette controverse a fait quelques vagues dans les médias étrangers, c'est en partie à cause de la tournure violente qu'ont pris les manifestations du 14 novembre dernier. Des images, assez largement diffusées sur les réseaux sociaux (malgré le fait que le monde avait alors les yeux tournés vers Paris) montraient des manifestants aspergés d'un puissant jet d'eau blanc (l'eau ayant été mélangée à du liquide lacrymogène) tandis qu'ils tentaient de venir en aide à une personne gisant au sol qui avait manifestement perdu connaissance et qui nécessitait des soins urgents. D'autres vidéos ont circulé, montrant les policiers perchés sur leurs bus dans un équilibre relativement précaire, en train de se faire malmener par des manifestants zélés armés d'échelles. D'autres photos, enfin, illustraient les intentions peu pacifiques de certains militants qui ont, à l'aide de cordes, tenté de déplacer les véhicules de la police qui bloquaient l'accès aux avenues menant à la Maison Bleue, la résidence présidentielle. Si l'on peut sympathiser avec la frustration de ceux qui voient, dans la décision du parti au pouvoir, une grave atteinte à l'intégrité démocratique du pays, rien ne permet néanmoins de justifier l'usage de la violence, de part et d'autre des barricades.

 

Dans ce cas précis, ces dérives ont grandement desservi la cause des opposants. En effet, les manifestations qui sont susceptibles de mal tourner sont désormais interdites, ainsi que le port du masque (utilisé pour se protéger du gaz lacrymogène dont la police fait un usage libéral), que la présidente a associé, dans un commentaire pour le moins déplacé, aux terroristes de Daesh « qui eux aussi dissimulent leur visage ».

Mais revenons-en à notre histoire. Comme l'explique cet article rédigé par une lycéenne coréenne, l'histoire d'un pays ou d'un peuple n'est jamais vraiment figé. Il est donc illusoire de croire que l'on peut un jour aboutir à une version « correcte » des faits historiques qui, de part leur nature élusives, sont amenés à être constamment remis en question et interprétés. Or, lorsqu'un gouvernement prend sur lui d'imposer aux écoles un seul et unique manuel d'histoire (un « manuel national »), on ne peut y voir que le symptôme d'une démocratie gangrenée, d'un chauvinisme décomplexé et d'un autoritarisme sournois. Un héritage sans doute glorieux aux yeux de Park Geun-hye qui s'avère la digne progéniture de son dictateur de père.

 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité
Archives
Publicité